Au fil d'une réunion citoyenne fictive, les interprètes porteurs de handicaps mentaux de la compagnie australienne Back to Back Theatre mettent en garde contre les dangers d'une intelligence artificielle toute puissante. Leur expérience sera bientôt la nôtre : nous risquons toutes et tous d'être bientôt considérés comme déficients.
Couronnée par le prix international Ibsen en 2022 pour l'ensemble de son œuvre, habituée des festivals les plus prestigieux du monde, la compagnie australienne Back to Back Theatre, présentée pour la première en France, s'impose comme une véritable institution théâtrale. Depuis plus de trente ans, elle met en scène des comédiennes et comédiens en situation de handicap pour interroger nos préjugés sur la norme, la constitution de nos imaginaires et le bien-fondé de nos modes de gouvernance. Le directeur artistique Bruce Gladwin, aux commandes depuis les années 1990, s'inscrit dans le sillage de l'art brut et de la philosophie française des années soixante-dix (Foucault, Deleuze, Derrida). Leur dernière création, The Shadow Whose Prey the Hunter Becomes, dépeint une réunion citoyenne au fil de laquelle ses personnages mettent en garde contre un avenir où l'humanité serait dominée par l'intelligence artificielle. Ainsi, ils opèrent un renversement fulgurant : leur handicap actuel est notre plus précieux garde-fou
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